Voilures planes
L’écoulement de l’air autour d’un plan crée de nombreuses turbulences. Ainsi un cerf-volant plat ne sera pas stable par nature (dont la voilure est totalement plane – ce qui est le cas de beaucoup de cerf-volant de construction « basique/simple »).
Dès son envol il tourne en tous sens, et ne restera pas longtemps dans le ciel avant de s’écraser invariablement au sol…
Aussi doit on stabiliser ce plan.
Les systèmes stabilisateurs sont multiples :
Le dispositif le plus simple est la traîne ou queue ajoutée au cerf-volant; elle abaisse le centre de gravité de l’appareil et ses réactions aérodynamiques corrigent celles de la voilure. On en rajoute lorsque le vent augmente.
La queue est un élément constitutif de tout cerf-volant plat ; ne l’économisez pas (compter sept à dix fois la hauteur du cerf-volant), vous serez toujours à temps de la réduire sur le terrain s’il y a peu de vent. Trop de longueur de queue (ou largeur trop importante) entrainera un poid trop lourd certes stabilisant le cerf-volant…mais empêchant son envol…
Il est donc judicieux lors de vos séances d’envol de prévoir de quoi ajouter des queues (ajouter de la longueur) aux cerfs-volants. Vous serez ainsi paré à faire face à différentes force de vents (nécessitant plus ou moins de stabilisation)
Il existe d’autres manières de stabiliser un cerf-volant : donner du dièdre à la voilure (c'est-à-dire lui donner une forme de V stabilisant ainsi la voilure dans le vent) , placer des dérives (ajoutant un plans dans un axes différent par rapport au vent procurant ainsi de la stabilité), construire des voilures courbes, cellulaires ou profilées, etc.
Il existe 3 Grandes Familles de cerf-volants, Les Combattants / Les Statiques / Les Acrobatiques :
Les Cerfs-Volants Combattants
Ce type de cerf-volant est originaire des pays asiatiques, on y pratique de fantastiques combats au cours desquels des milliers de cerfs-volants s'affrontent dans le ciel.
C'est un sport aérien autant qu'un art ancestral. C'est un "cerf volant monofil maniable" fait de papier de soie et de bambou, c'est à dire qu'on peut le piloter tout comme un cerf volant pilotable (et même plus...) et avec un seul fil ! Le tournois : deux cerf-volants monofil de combat s'affrontent, armés de fil coupant (appellé Manjha) et le gagnant est celui qui coupe le fil de l'autre.
Très technique et pâssionnant, peu onéreux et respectueux de l'environnement.
Depuis quelques années, la mode du combattant se répand en Europe et aux Etats-Unis et l'on voit maintenant régulièrement organisés des tournois en plusieurs manches.
En France, des combats de cerfs-volants auront lieu au cours des festivals de cerfs-volants de Hardelot, Dieppe, Berck...
Voir aussi : Pilotage Combattants
Les Cerfs-Volants Statiques :
Il est directement issu des premier cerfs-volants et est retenu à la terre par un fil.
Généralement employé dans un but esthétique ; il peut prendre toute les formes et rayonner de milles couleurs.
Les cerfs-volants statiques se classent en plusieurs catégories :
Il est directement issu des premier cerfs-volants et est retenu à la terre par un fil. Généralement employé dans un but esthétique ; il peut prendre toute les formes et rayonner de milles couleurs. Les cerfs-volants statiques se classent en plusieurs catégories :
Les plus anciens et les plus faciles à réaliser soi-même. Ils ont pour noms Eddy, Rokkaku,
Combattant, Wau Bulan, Eddo. Ils peuvent avoir des formes carrées, en losange,hexagonales ou en cercle.
Composés d'une armature et d'une voile plate les cerfs-volants de la première famille sont plans et stabilisés grâce à une queue qui, par la force qu'elle crée en suivant le plan de l'appareil, annule les forces tourbillonnaires déstabilisantes. Il faut ici refuser une idée reçue qui fait placer des poids à l'extrémité d'une queue. Il est vain de l'alourdir car le vent ne suffira plus à l'entraîner et elle quittera le plan de vol. Elle ajoutera au déséquilibre de la machine le sien propre. Jusqu'à la fin du XIXème siècle, on ne connaîtra, tout au moins en Occident, que ce procédé pour stabiliser l'appareil.
Et actuellement encore, les cerfs-volants plans se stabilisent par des queues, plus ou moins longues, de 8 à 10 fois la longueur de l'appareil. Plus le vent est fort, plus les turbulences sont importantes et plus on allonge la queue.
Si elle est insuffisamment longue, l'engin se met à tournoyer de plus en plus vite et ne s'arrête qu'au contact du sol.
Inversement, une queue trop développée empêche l'appareil de s'élever. Ce type de cerfs-volants demande généralement des vents forts et les petits appareils exigent des queues proportionnellement plus longues que celles des engins de taille normale (un mètre carré).
Les cerfs-volants monofils plats type "deltas" :
Cerf-volant à quille, il trouve sa stabilité grâce à une dérive centrale solidaire de la voilure et sur son axe de symétrie. Le positionnement de cette dérive permet un écoulement de l'air parfaitement symétrique de chaque côté du cerf-volant (surfaces de poussée). Sa voilure triangulaire est tendue par l'intermédiaire d'une vergue qui encaisse, en partie, la pression du vent et se déforme en casde surpression due aux rafales
Composés uniquement de voile, et dépourvus d'armature, les cerfs-volants souples prennent leur formes grâce à la coupe du tissu, à son assemblage, et au vent qui gonfle le cerf-volant, remplaçant ainsi quelques baguettes.
Un peu comme une manche à air se gonfle, le cerf-volant souple se gonfle avec le vent, mais vole de façon autonome (une manche à air, ne volera elle qu'avec l'aide d'un cerf-volant porteur)
Les cerfs-volants cellulaires souples :
Wasseige, Piano, Conyme, Météo...
Ils sont constitués d'éléments de membrure dans différents plans et indépendants les uns des autres appelés cellules.
La canalisation des flux d'air grâce à ces cellules, permet à ces cerfs-volants cellulaires un très important rapport entre les forces stabilisatrices et ascensionnelles
Les cerfs-volants cellulaires, rigides ou à caisse
Cody, Saconney, Caisse de Hargrave, Bac, Roue de Cassagne...
Ils sont conçus de la même manière que les cerfs-volants cellulaires souples, mais les cellules sont totalement solidaires entre elles, grâce à l'adjonctionde barres, joncs ou barre de carbone.
Cela leur permet d'aborder des vents forts, grâce à l'équilibre des pressions entre les plans sustentateurs et les plans directionnels. Les structures sont généralement très ajourées, ce qui facilite l'échappementde l'air ; limitant ainsi les surpressions à l'intérieur des volumes.
Les cerfs-Volants Acrobatiques :
Ces engins sont aux cerfs-volants de votre enfance ce que l'aéroplane de Louis Blériot est à l'Airbus A320. Depuis le début de son histoire qui prend naissance voilà 3000 ans dans les pays Asiatiques, le cerf-volant ne tenait à la terre que par un fil.
Et puis, dans les années 70, Peter Powel, un Anglais, lance et commercialise avec succès un modèle en forme de losange à deux fils. On fixe une ligne de chaque coté d'un cerf-volant à dièdre; les efforts sont répartis par les brides.
Si l'on tire une ligne plus que l'autre, il se crée au niveau des deux plans de portance un déséquilibre, le centre de poussée est alors déplacé et le cerf-volant entame une rotation autour du plan le moins portant. Le cerf-volant pilotable - le "Stunt kite" - est né...
Vous tirez à gauche, il pique à gauche, à droite, il pique à droite.
Un jeu d'enfant ? Pas tant que cela, le vent ne pardonne que rarement les erreurs de pilotage. Les premiers temps, vous passez plus de temps le nez au sol à ramasser le cerf-volant, que la tête dans les nuages. Car la grande surprise du néophyte, c'est la force de ce symbole de légèreté et de grâce. Les muscles des épaules et des bras se tendent, la nuque devient raide, les mains s'agrippent autour des poignées. Et il faut lutter. Lutter contre les sautes de vent, lutter contre la tétanie qui envahit peu à peu les muscles. . Syndrome classique du débutant, tel celui qui atteint le véliplanchiste. "Le but n'est pas de tirer mais de parvenir à une précision de la figure". À ce sujet, il est préférable, si l'on veut vite saisir les finesses du cerf-volant, d'avoir fait au préalable de la voile. Ce sont souvent les mêmes sensations : prendre le vent, y remonter, sentir les grains...
L'heure des premiers loopings ne se fait pas attendre longtemps, et le vrai plaisir commence. Les figures s'enchaînent, tout en courbes, en rondeurs, avec la sensation de peindre des fresques invisibles, de sculpter l'atmosphère, d'être maître d'un bout de ciel. Les yeux rivés sur l'étoffe, les repères disparaissent. Les jambes s'emballent, les pieds frottent le sable, sans se préoccuper de ce qu'ils rencontrent, l'ingénue aux seins nus ou son cocker fraîchement toiletté.
La nouvelle génération de cerfs-volants utilisant les matériaux les plus aboutis. La maîtrise parfaite de l'acrobatie ou de la traction.
Les principes généraux sont identiques aux cerfs-volants traditionnels, à ceci près qu'ils se caractérisent par leur faculté à se déséquilibrer autour de leur axe de symétrie, provoquant ainsi le passage de l'état statistique à l'état dynamique.
La qualité du pilotage se reconnaît à la faculté de contrôle de ce déséquilibre dans le but d'effectuer des figures codifiées.
La forme delta est actuellement la plus répandue, car la plus performante.
C'est à partir de ce type de cerf-volant que s'organisent aujourd'hui les compétitions internationales de cerfs-volants (figures acrobatiques, ballets chorégraphiques en musique...)
Il existe également des cerfs-volants pilotables à 4 lignes, en delta et quadrifoils.
Les 4 lignes de commande influent d'une part sur la position du centre de poussée par rapport à l'axe de symétrie et d'autre part sur la variation de l'incidence du cerf-volant.
Ce qui permet, grâce à des poignées spéciales, d'effectuer des figures irréalisables en cerf-volant pilotable en deux lignes, permettant de contrôler non seulement sa position mais aussi sa vitesse.
On peut ainsi faire évoluer le cerf-volant en marche avant, marche arrière, translation dans toutes les directions, mais aussi stopper la voile à n'importe quel endroit de la fenêtre de vent...
Il existe aussi des cerfs-volants 4 lignes différents spécialement conçus pour le Kitesurf , généralement équippés de boudins gonflables celà leur permets d'être insumerssibles.
Depuis 2005 sont apparus des ailes de kitesurk avec 5 lignes, beaucoup de fabricants d'aile proposent une 5ème ligne pour une plus grande plage d'utilisation et un redécollage plus facile.
C'est une invention, baptisée "le KCS", de Michel Bousquet qui fut commercialisée en premier par Wipika en 2004 et aussi sous forme d'un kit à adapter sur une barre existante. Ce kit Bump and Jump est distribué entre autre par flysurf.com. Les fabricants comme North ou F-ONE vendent aussi des barres déjà équipées de la 5ème ligne. A la demande de plusieurs lecteurs, voici comment j'ai cousu des pattes sur une aile pour fixer la 5ème ligne.
Le KCS de Michel Bousquet
Michel Bousquet est un inventeur indépendant qui voulait améliorer la sécurité et l'autonomie des kitesurfeurs. Il a eu l'idée d'ajouter une 5ème ligne centrale qui offre 3 avantages:
Redécollage dans l'eau plus aisé, elle permet de faire basculer l'aile posée sur son bord d'attaque
Possibilité de poser son aile seul
Possibilité de réduire la puissance de l'aile en tendant la 5ème ligne. Attention cette 3ème fonctionnalité n'est utilisable qu'avec des ailes récentes spécialement conçues pour ça. Elles ont des pattes renforcées et leur profil est étudiépour se positionner en diminuant l'incidence si on tire sur la 5eme ligne
La description complète du KCS (kite control system) figure dans le brevet déposé par Michel Bousquet. Pour y acceder, utilisez le site www.plutarque.com/plutarque et faites une recherche par le numéro FR 2841213. Adapté par Wipika il devient le CLS et les manuels Wipika en ligne en donne une bonne explication. Je suppose que les manuels North ou F-ONE de 2005 doivent aussi expliquer comment utiliser la 5ème ligne.
Créé par Domina Jalbert en 1953 à partir d'un dessin d'aile d'avion synthèse réussie entre le parachute et l'aile d'avion appliquée au cerf-volant. Ce type de cerf-volant permet de maîtriser l'énergie du vent et la formidable traction qu'elle développe.
Le parafoil est-il le petit frère ou le grand-père du parapente ? Enfin, il reste deux disciplines à partir d'un même concept...
Le parafoil est constitué d'un ensemble de cellules souples profilées, qui se gonflent au vent, grâce à des orifices d'entrée d'air situés sur le bord d'attaque. Un ensemble de dérives sur l'intrados facilite l'écoulement d'air. Il forme l’outil de base de ce que l’on appelle le cerf-volant de traction.
Voiles monopeaux
Ces voiles sont dédiées à la traction terrestre. "Monopeau" veut dire que "l'épaisseur" de la voile ne correspond qu'à une seule couche de tissu. Il y a relativement peu de voiles monopeau :Voiles à caissons terrestres
- Les nasawings sont des voiles de conception ancienne, elles sont robustes, simple et rapides à construire. La nasawing "d'origine" : la NPW5 (NasaParaWing 5) a subi des modifications pour évoluer vers de nouveaux modèles de nasawings, plus performants : NPW9b, et récemment (et encore en évolution...) la Teega.
Ces voiles sont puissantes mais ont une remontée au vent peu performante. Elle ne peuvent pas être utilisée sur l’eau, car la possibilité de redécollage est totalement exclue. En revanche, elles ne sont pas chères et sont faciles à construire : elle peuvent être un bon choix pour débuter en construction et en pilotage.- Les voiles monopeau à armature : il s'agit des C-quads, des Beans, des Tridents essentiellement. Pour ces voiles, performantes, la difficulté de construction est essentiellement liée aux armatures et leurs gaines. L'armature du bord d'attaque, si elle est d'un seul bloc, est difficile à trouver (très longue), est une zone de fragilité et rend le pliage de la voile pénible si l'on ne maîtrise pas la technique. C-quads, beans et trident sont d'une conception qui commence à dater, mais sont les voiles monopeau les plus efficaces.
Utilisées pour la traction (buggy, mountainboard, ski ...) ou le saut. Les voiles les plus stables seront dédiées au saut ou au ski, au mountainboard et les plus performantes à la traction de buggy.
Voiles à caissons marines
Utilisées pour la traction en surf, mais également terrestre pour notamment le ski, le mountainboard.
Ces ailes ont une tendance très stable. Elles sont équipées de clapets qui permettent de garder l’aile gonflée. Ce qui favorise la stabilité et permet de redécoller dans l’eau. Elles sont cependant de moins en moins utilisées en kitesurf, au profit des voiles à boudins.
Voile en arche à caissons
Destinées à la traction en surf, ces ailes sont issues des ailes marines, mais ne possèdent pas de bridage et en sont donc, en théorie simplifiées. En théorie seulement car, leur conception est leur construction est beaucoup plus délicate que celles des voiles à caisson classiques et sont donc à déconseiller au débutant en construction. Elles ont généralement 2 lignes pour la puissance et 2 autres pour le pilotage et la gestion de la puissance (en modifiant l’incidence).
Voile à boudins ou voiles en arche gonflables
Destinées la traction en surf, elles n’ont, comme les arches à caissons, pas de bridage et se pilotent de la même manière que celles-ci. C’est le type d’aile, qui actuellement est le plus répandu en kitesurf. Les boudins gonflables permettent bien sûr de maintenir le profil en forme, mais aussi de garder l’aile à la surface de l’eau en cas de chute.