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200000 avant JC (Jonc Carbone)

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A l'aube des temps, était la terre, la mer, et un ciel bleu limpide, puis vinrent poussé par les vents les oiseaux, ils meublèrent l'espace de leur cris cristallins, seule une espèce restait invariabnlement muette, ses grands volatiles planaient lentement, leur regard vide reflétait un insondable ennui, aussi profond que le bleu immuable. Le désespoir les réunit bientôt sur la grève, là, l'assemblée porta quelques bruits, il fut décidé de meubler l'espace. Ils se fendirent tous de quelques une de leurs plus belles plumes et avec l'aide d'araignées succulentes épargnées pour l'occasion s'attaquèrent à la confection d'un grand cerf-volant circulaire, confectionné dans un champ de bouton d'or il s'imprégna du pollen éclatant. Il s'envola bientôt et fut baptisé...Soleil...

Insatisfaits par l'immobilité du reste de la voûte céleste, ils se remirent au travail, sur la face arrière d'un grand blanc fut déposé une multitude de seiches, la chose s'élevait lourdement; à son apogée les passagée les passagers se mirent à cracher une encre noire qui bientôt s'étala dans les cieux, le tableau durait quelques heures, puis se diluait. Le phénomène fut appelé...Nuit...et le cerf-volant d'ascension Lune; il s'avéra rapidement que pour débarasser ses deux aérodynes de persistantes souillures noirâtres, il était nécessaire de les plonger en alternance au plus profond du grand océan, le bleu et le noir s'équilibrèrent en cycles réguliers mais bientôt les grands oiseaux à demi déplumés, à demi volatils devinrent pour l'autre moitié des terrestres contemplatifs, devant la pauvreté des tableaux proposés, l'&eacuteennui ressera bientôt son emprise. Ils se réunirent à l'étude puis à la construction de quelque chose de plus mobile : un immense cerf-volant dirigeable qui leur coûta le reste de leur plumage. Par le jeu de monstrueuses poulies et d'impréssionnants engrenages, ils maîtrisèrent l'appareil. Celui ci frôla bientôt les vagues, leur arracha les échappes d'écume qui maculèrent le bleu du ciel, on les appela...Nuages; une manoeuvre malheureuse amena la pointe d'aile à griffer le soleil, lui arrachant un peu d'or, en déséquilibre, le cerf-volant heurta un vol de mouettes, le sang se mélangea à l'or, et traça sur l'ouest une longue bande flamboyante, le cri des rescapés qui suspectaient les déplumés, de jalousie et d'esprit vengeur ponctuait le coucher de soleil, l'encre avait depuis longtemps obscurci les cieux lorsque le grand cerf-volant glissa sur l'eau et se posa sur la plage, il redécolla, le sable jaillit, des cristaux se collérent sur l'encre, les scintillements s'appelleraient désormais Etoiles, le vol se prolongea jusqu'à ce qu'un novice fasse plonger l'appareil dans la bouche d'un volcan ou il se consuma au grand dam de la troupe.

 

Longtemps, les bipèdes nus érrérent par dunes et forêts, ils découvrirent le feu, le fer, la guerre, puis le papier et le tissu, ils s'en vétirent, sans doute poussés par leur inconscient ils s'en confectionnèrent des ailes, cela ne fit faire qu'un bond au taux de mortalité, alors machinalement, ils construisirent dans les mêmes matériaux de grands papillons et avec un sourrire triste, les firent s'élever dans le vent au bout de leurs longs fils...

Docteur Delirium Tremens

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Le cancer dont l'homme, ce grand scientifique, cherche en vain à percer les secrets alors que, Dieu merci, il a triomphalement percé ceux de la machine à sécher le linge et ceux de l'action du vent sur les cerfs-volants.
Jacques Sternberg

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