On peut dire que monter ce dossier n'est pas une sinécure. Trouver des photos libres de droits ou bien des amateurs qui souhaitent en parler relève de la quête spirituelle. D'ailleurs c'est parfois le leitmotiv des pratiquants les plus mordus : ne pas perdre le sentier métaphysique qui guide la pratique de cette discipline. Parfait , oui mais, n'est-ce pas le jeu qui amène le regard à se modifier, et par la même s'ouvrir au monde. Bah, cela dit il a bien fallut se pencher sur du concret, et c'est la création d'un championnat de France de combattants, qui fera l'objet de notre première attention. Mise au point historique, réglementation..... Pour ce qui est de la philosophie de la chose, je m'en remets aux experts, mais la patience porte toujours ses fruits...
1) pourquoi un championnat de France de cerf-volant Combattant ?
2) Règles du championnat de France
3) Calendrier
4) Liens
Pourquoi un Championnat de France de Cerf-Volant de Combat ?
Apparu en France depuis 15 ou 20 ans, le cerf-volant de combat se popularise doucement grâce aux actions menées par le Manjha Club International.
Le Manjha Club International, association loi 1901 française crée en 1994 par Philippe Gallot, Ludovic Petit et Amaury Lorthiois, comptait en 1995 : 100 membres dans 10 pays ; en l’an 2000, il compte 300 membres dans 25 pays. Depuis 6 ans, le Manjha Club International se déplace sur les festivals nationaux et internationaux sous l’impulsion de son Président, Ludovic Petit, à la rencontre de tous les combattants du monde.
Depuis 6 ans, la pratique du cerf-volant de combat s’est largement répandues sur le territoire français, désormais, les combats de cerfs-volants existent en dehors du Manjha Club International.
Deux raisons motivent, le Manjha Club, à organiser, en 2001, le 1er championnat de France de cerf-volant de combat en collaboration avec la Fédération Française de Vol Libre :
- connaître les français pratiquant le cerf-volant de combat
- Déplacer, sur les rencontres internationales, les meilleurs compétiteurs français
Cette année une question de conscience s’est posée au club.
Le Manjha Club Hong Kong, emmené par Mister Lee offrait, 4 à 5 billets d’avion pour chaque équipe européenne et américaine de cerf-volant de combat, Ludovic Petit devait donner des noms.
Pour la partie française, il fut décidé d’organiser des éliminatoires afin de désigner le meilleur.
C’est l’organisation de ces éliminatoires qui introduisit l’idée du premier championnat de France de cerf-volant de combat.
Nos amis anglais organisent déjà un championnat national alors à quand le Championnat d’Europe ?
Depuis combien de temps pratique-t-on le cerf-volant de combat en Europe ?
Le cerf-volant de combat, comme les autres types de cerfs-volants, est encore mal connu en Europe. Des festivals internationaux tels que Berck sur mer, Dieppe ou Cervia (Italie) font tout leur possible pour faire découvrir à un public de plus en plus passionné toutes les formes du cerf-volant, mais la médiatisation comme la pratique restent encore superficiels.
En Europe, les pionniers du cerf-volant de combat sont les anglais qui ont apportés ces drôles d’engins de leurs colonies indiennes. C’est par l’Angleterre que le cerf-volant de combat est arrivé en France, dans les bagages de Philippe Gallot, membre fondateur du Manjha Club International, marié avec Suzanne, une anglaise.
Ce type de cerf-volant est aussi venu de Hollande grâce à la forte communauté indonésienne implantée sur place. Nos amis belges sont également très actifs. Au carrefour de l’Europe du Nord, la Belgique nous transmet toutes les influences.
Plus à l’Est et au Sud seuls l’Allemagne, la Suisse et l’Autriche comptent quelques combattants.
Autour du bassin méditerranéen, nulle pratique connue de cerf-volant de combat.
Cerfs-volants et Cerfs-volants de combat dans le monde
En Amérique du Nord et en Australie, la pratique du cerf-volant de combat, du fighter kite, équivaut à celle de l’Europe mais contrairement aux Européens , les américains et les Australiens ne volent presque jamais à la ficelle coupante.
Aux États-Unis, les combattants fabriquent eux-mêmes leurs cerfs-volants. Ils utilisent des matériaux modernes, tels que le carbone, la toile de spi ou le mylar très fin. Leurs cerfs-volants ne sont pas destinés à être perdus. Les américains se servent des fighters kites pour piloter en « short line », à courte distance. Ils se mesurent les uns aux autres dans des compétitions de « Touch Line ».
Le but du jeu n’est plus de couper la ficelle, mais d’aller toucher le fil de l’adversaire. Cette pratique peut s’apparenter à de l’escrime aérienne.
Pour gagner dans les compétitions de touch-touch, il faut avoir des cerfs-volants très rapides qui se pilotent bien en ligne courte. En effet, pour les compétitions de touch-touch, les compétiteurs n’emmènent pas leurs cerfs-volants très haut, ils les font plutôt danser devant eux. Aux États-Unis, le cerf-volant de combat se nomme aussi « dancing kite », cerf-volant dansant.
Certains cerfs-volants parviennent à faire des 360°C, ils pourraient presque combattre en indoor, en salle.
Pour les combats à la ficelle coupante en Asie, en Europe et en Amérique du Sud, le cerf-volant est fabriqué en bambou et papier et il vole haut dans le ciel, jusqu’à ne plus être parfois qu’un petit point. Lors des combats c’est la position de la ligne qui est importante.
C’est la ligne et la manière dont le pilote fait évoluer cette ligne qui donnera ou non la victoire. Si la ligne du cerf-volant n’est pas assez tendue ou assez abrasive, si le pilote n’a pas mis assez de ficelle coupante ou que son cerf-volant est trop « mou » , le combat sera perdu. Quand le combat est perdu, le cerf-volant est perdu, il part flottant au vent, à la dérive.
En Inde, les enfants qui se trouvent immanquablement à proximité des terrains ramassent ces cerfs-volants pour les revendre à leur propriétaire ou pour en faire usage. En Inde, où le cerf-volant est une pratique fort répandue, l’apprentissage du pilotage démarre très tôt. D’abord, on s’entraîne avec un aîné sur la terrasse de la maison, puis, on se rend sur un terrain dégagé à l’écart de la ville, si l’on veut poursuivre la pratique plus sérieusement. Ce sont surtout les garçons que l’on initie au cerf-volant de combat mais lors des célébrations du Makar Sankranti, passage du soleil dans l’hémisphère nord à la mi-janvier, ce sont tous les âges et tous les sexes qui combattent les uns contre les autres.
En Corée, la saison des cerfs-volants commence à la nouvelle année. Après être allé salué les anciens, les amateurs de cerfs-volants peuvent prendre la voie des airs. Il est de tradition d’écrire sur le cerf-volant « chassez le malheur et accueillir le bonheur » et de laisser se dérouler la ligne jusqu’à ce que le cerf-volant échappe emportant avec lui tous les malheurs de l’année passée.
Au Japon, c’est chaque ville, chaque région qui a sa forme particulière de cerf-volant et sa saison pour les faire voler. A Nagasaki, on raconte que le cerf-volant de combat local, le Hata, a été introduit par les bateaux hollandais venant d’Indonésie. Le Nagasaki Hata est traditionnellement représenté avec le drapeau des Pays-bas, une bande bleue, une bande blanche, une bande rouge.
En Asie et en Amérique du Sud, on entre sur les terres du cerf-volant de combat et du cerf-volant tout court. On entre sur des terres où se pratique depuis des générations, l’art de faire voler des objets produits par la main de l’homme.
La plupart des cerfs-volants que l’on y trouve sont faits de bambous et de papier. Très légers et résistants, le bambou et le papier se prêtent à toutes formes de compositions, allant du modèle le plus simple, conçu comme un arc avec une flèche (cerf-volant de combat en forme de losange) jusqu’aux compositions les plus habiles fabriquées par les chinois comme le cerf-volant dragon (talon) ou l’hirondelle pékinoise (chaya).
Le Japon et la Chine, comptent à eux seuls des centaines de noms et de formes de cerfs-volants. La richesse de leur vocabulaire en la matière témoigne d’une culture inconnue en Occident. Cette richesse, on la retrouve en Inde, en Indonésie, au Pakistan ou en Afghanistan, où chaque forme, chaque partie du cerf-volant porte un nom qui lui correspond.
Dans ces pays, les maîtres dans l’art de fabriquer des cerfs-volants sont reconnus et valorisés. En Corée, le cerf-volant fait partie du patrimoine vivant, certains fabricants de cerfs-volants y sont distingués comme « Trésor National Vivant». Le titre de « Trésor National Vivant » est décerné aux personnes qui maîtrisent parfaitement l’art du patrimoine coréen.
La variété des pratiques du cerf-volant est immense :
En Indonésie, dans les Célèbes, le cerf-volant sert à la pêche ou à la chasse : pêche aux orphies, poissons qui vivent à la surface de l’eau, chasse aux chauves-souris, grâce aux hameçons accrochés à la queue du cerf-volant. Méthode cruelle qui est aujourd’hui officiellement interdite.
En Corée, outre son aspect ludique, rituel et mystique, le cerf-volant a aussi servi dans l’armée. Il permettait de transmettre les informations stratégiques entre troupes basées à courte distance. Chaque ordre était désigné par un cerf-volant au motif différent. Ces motifs se sont transmis jusqu’à nous.
Au Cambodge, additionné d’un arc sonore, le cerf-volant chante et se transforme en instrument de musique pour porter la musique du vent.
En Chine, en Europe ou aux États-Unis, il a servit à transporter des hommes, à faire des relevés topographiques ou météorologiques…
En l’état actuel des connaissances, on ne repère pas très bien une origine au cerf-volant. Chaque pays ayant une longue tradition en matière de cerf-volant affirme en être l’inventeur. Les indiens racontent que le cerf-volant de combat est apparu en Inde à l’époque Moghol. « Au palais, à Delhi, le prince avait des problèmes de vu, son médecin lui construisit un cerf-volant afin qu’il exerce ses yeux. Les gens du peuple à l’extérieur du palais, voyant cet objet voler dans le ciel entreprirent de l’attraper, puis de le couper et inventèrent ainsi les combats de cerfs-volants. » Il reste, paraît-il, des pierres largement entamées par de la ficelle coupante au Red Fort de Delhi.
Les livres nous affirment que le cerf-volant viendrait de Chine où il serait apparu en même temps que le papier. Cependant, il n’est point besoin d’attendre l’invention du papier pour que volent des cerfs-volants. Certains peuples vivant dans les Célèbes ou dans l’océan pacifique fabriquent des cerfs-volants entièrement faits de fibres végétales.
Le cerf-volant s’est, sans doute, développé dans différentes contrées en même temps, sans qu’il y ait nécessairement eu de contacts entre les peuples et qu’un seul peuple en soit l’inventeur. Cette pratique est bien trop répandue pour avoir une seule origine.
Dans le monde, seule l’Afrique, semble rester étrangère à la culture du cerf-volant. Cultures de la terre contre cultures de l’air… ?
Telle est la question...
Karine Boitrelle-Petit
Le site du Manjha club international .
http://www.kitelife.com/01may/fightin'.htm ,l'article de KITE life magazine,